• Y-at-il encore des inégalités femmes / hommes aujourd'hui ?

    OUI.

    Violences conjugales, féminicides, violences sexuelles, mutilations génitales féminines, traites humaines, viols en temps de guerre, mariage des enfants … Les violences basées sur le genre sont une des conséquences flagrantes des inégalités de genre. Elles créent un climat d'insécurité pour les femmes, limitant leur capacité à participer pleinement à la société et d’être considérés comme des humains à part entière. De plus, la persistance de ces violences est souvent due à des normes socio-culturelles et des stéréotypes de genre profondément enracinés, qui renforcent la résistance aux changements nécessaires pour éradiquer ces formes d'oppression.

     

    Les expert·es du Bureau international du travail (BIT) estiment à 500 ans l’attente pour une réelle égalité de salaire, de carrière… Françoise héritier en 2017 nous questionnait sur le temps qu’il faudrait pour atteindre la même chose dans tous les domaines de la vie. Pour cela, les femmes ont pris de l’avance en réinterrogeant le système de genre ; maintenant c’est aux hommes de rejeter les représentations aliénantes qui, consciemment ou inconsciemment, nourrissent le sexisme et l'homophobie. Dès lors, il est nécessaire d’analyser ce qui fait être un homme, ce qui nous amène à définir la ou les masculinités.

    L'égalité entre les sexes est encore loin d'être atteinte en 2021. Que ce soit au niveau international ou au niveau local, les inégalités persistantes entre femmes et hommes à travers le monde témoignent d'un problème récurrent et encore très actuel. Malgré certains progrès notables réalisés dans différents pays et domaines.

    Ces inégalités sont facteurs d’injustices mais aussi de pauvreté : elles freinent le développement de toutes les sociétés, tant d’un point de vue politique, économique que social. L’égalité de genre est reconnue par la communauté internationale comme un des marqueurs de développement pour les pays. 

    Mais d'abord, c'est quoi une inégalité ?

    (vidéo de l'Observatoire des Inégalités)

    ▶️ AUTONOMIE, EMPLOIS ET PAUVRETE

    ▶️ ENVIRONNEMENT

    ▶️ Accès à l'éducation et à la santé

    ▶️ POLITIQUE

    Dernière mise à jour de la page : 09-06-2023 (rédaction en cours)

  • ▶️ AUTONOMIE, EMPLOIS ET PAUVRETE

    Selon la Banque Mondiale et ONU Femmes, 61% des personnes les plus pauvres sont des femmes, et selon les pays ce chiffre peut monter bien plus haut. Ce chiffre est représentatif de la difficulté d'accès à l’emploi par les femmes, et quand elles l’ont, elles le sont majoritairement dans les emplois précaires. Ceux-ci participent à leur maintien dans des situations de précarité et des situations de dépendance. Pour rappel, selon Oxfam, dans 24 pays, les femmes doivent obtenir la permission de leur mari ou d'un tuteur légal pour pouvoir travailler.

    De plus les femmes sont touchées de manière disproportionnée par les effets négatifs de la mondialisation économique. Il est fréquent de constater une diminution des dépenses publiques et des programmes sociaux au profit des liens économiques, ce qui entraîne un transfert de ces coûts vers les ménages. Dans ces situations, les femmes se retrouvent souvent en première ligne face à cette charge supplémentaire.

    En raison de divers facteurs tels que la discrimination salariale, la charge familiale et mentale dévolue aux femmes, l'accès limité à l'éducation et aux opportunités économiques, les femmes sont souvent reléguées à des emplois précaires et mal rémunérés, ce qui les maintient dans un état de dépendance et de précarité vis-à-vis de leur famille ou de leur partenaire. Cette situation crée une résistance aux changements économiques nécessaires pour réduire les inégalités de genre et éliminer la pauvreté.

    En France, les femmes en activité ont en moyenne 25% de revenus individuels annuels de moins que les hommes. Ces différences de niveau de vie se répercutent directement sur les taux de pauvreté. Les femmes sont plus souvent en situation de pauvreté que les hommes et ce quel que soit l’âge. Cela à des conséquences pour elles, avec un accès plus difficile à la santé, aux ressources primaires, à l’éducation, aux loisirs … mais aussi sur les enfants puisque les familles monoparentales sont souvent constituées de la mère et des enfants. Selon l’INSEE, le niveau de vie moyen des mères isolées est inférieur de 20 % à celui des pères isolés, par ailleurs quatre fois moins nombreux.

    Lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, l’ONU aidentifié la lutte contre la féminisation de la pauvreté comme un des 12 domaines critiques de son plan d’action à destination de la communauté internationale, des gouvernements et de la société civile. C’était en 1995 et aujourd’hui encore, de nombreux rapports montrent que cette lutte est encore d’actualité (Comme le rapport du conseil de l’Europe.

    Pour aller plus loin :

    INSEE- https://www.insee.fr/fr/statistiques/5371233?sommaire=5371304

    Observatoire de la pauvreté https://www.inegalites.fr/La-pauvrete-selon-le-sexe

  • ▶️ Accès à l'éducation et à la santé

    (en cours de préparation)

    L'accès limité des femmes à l'éducation et à la santé reproductive, les normes de beauté irréalistes imposées par les médias, et les discriminations dans le domaine professionnel. Tous ces éléments contribuent à maintenir des structures sociales inégalitaires et à résister aux changements nécessaires pour atteindre une société plus équitable. Les inégalités de genre ont des répercussions sur la santé et le bien-être des femmes. Elles peuvent faire face à des barrières dans l'accès aux soins de santé, y compris la santé reproductive, ce qui peut entraîner des conséquences graves pour leur santé physique et mentale. De plus, les normes de beauté et les pressions sociales liées au genre peuvent contribuer à d’autres conséquences tels que les troubles de l'alimentation et l'estime de soi.

    En termes de santé sexuelle et reproductive, le droit et l’accès àl’avortement, sont des éléments centraux pour atteindre l’égalité et mettre fin à l’extrême pauvreté. Il demeure illégal dans de nombreux pays et limité dans de nombreux autres. Pour l’ONU plus de 1,3 milliard de femmes et de filles en âge de procréer vivent dans une région ou un pays où l’accès à l’avortement est soit limité soit totalement interdit.

    Lien pour la carte mise à jour par le Center for reproductiverights (site en anglais) :

    https://reproductiverights.org/maps/worlds-abortion-laws/

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    25 millions d’avortements non sécurisés auraient lieu chaque année, entraînant l’hospitalisation d’environ 7 millions de femmes par an dans les pays en développement et constituant jusqu’à 13,2 % de décès dans le monde.

    Le non-accès à une contraception sécurisée et gratuite, ainsi que le non ou le mauvais accès aux informations en éducation à la sexualité entrainent le risque de grossesses non désirées. Celles-ci en plus du risque pour la santé pour les jeunes filles, sont un empêchement à l'accès à l'éducation et un mintien dans un état de dépendance. Cela a des conséquences à long terme sur leur développement personnel, leurs opportunités économiques et leur autonomisation. Une étude de l’ONU

    (https://data.unwomen.org/sites/default/files/documents/Publications/GenderSnapshot_2022.pdf ), menéedans plusieurs pays d’Afrique, a montré que 56 % des adolescentes issues de populations marginalisées et non scolarisées étaient enceintes ou l’avaient été récemment.

    Ces inégalités sont des obstacles majeurs à la construction d'unesociété égalitaire. Pour progresser vers l'égalité, il est essentiel de promouvoir l'éducation et l'autonomisation des femmes, de mettre en place des politiques inclusives et de sensibiliser l'ensemble des communautés aux changements.

    L’après pandémie de COVID-19 a exacerbé la déscolarisation desfilles plus que pour les garçons augmentant par la même, les risques d’être confrontées au travail des enfants, aux violences sexistes et sexuelles, aux mariages précoces et aux grossesses. En France, l’INSEE, à montrer que la pandémie avait renforcé les inégalités notamment dans les couples hétérosexuels avec enfants. Où se sont majoritairement les femmes qui se sont soit arrêtées soit mises au travail partiel pour prendre soin des enfants. (source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/6208969 )

    Les différents rapports qui paraissent chaque année, que ce soitd’organisations internationales ou d’ONG, montrent que l’éducation des filles fait partie intégrante de la des volets de la lutte contre la pauvreté. L’éducation des filles permet d’améliorer tous les aspects de leur vie mais aussi cela est bénéfique pour la communauté. En effet des filles et femmes
    mieux éduquées favorisent la croissance économique, la paix, des sociétés plus égalitaires et les luttes environnementales.

    Quelques chiffres : (source https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/gender-equality/ ):

    • On estime qu’à l’heure actuelle, 750 millions de femmes et de filles dans le monde ont été mariées avant l’âge de 18 ans. Au moins 200 millions de filles et de femmes actuellement en vie ont subi des mutilations génitales féminines dans les 30 pays disposant de données représentatives.
    • Une femme sur cinq, dont 19% des femmes âgées de 15 à 49 ans, ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime ou des violences sexuelles de la part d’une autre personne. Pourtant, 49 pays ne disposent toujours pas de lois protégeant les femmes contre la violence domestique
    • Environ les deux tiers des pays des régions en développement ont atteint l’égalité des sexes dans l’enseignement primaire
    • Alors que les femmes ont beaucoup progressé dans les fonctions politiques à travers le monde, leur représentation dans les parlements nationaux (23,7%) est encore loin de la parité.
    • Seulement 52 % des femmes mariées ou vivant en concubinage prennent librement leurs propres décisions concernant les rapports sexuels, l’utilisation de moyens de contraception et les soins de santé.
    • À l’échelle mondiale, les femmes ne représentent que 13% des propriétaires de terres agricoles.
    • Plus de 100 pays ont pris des mesures pour suivre les allocations budgétaires en faveur de l’égalité des sexes.
    • En Afrique du Nord, les femmes représentent moins de 20% de l’emploi salarié dans le secteur non agricole. Dans le reste du monde, la proportion de femmes dans l’emploi salarié hors secteur agricole a augmenté de 35% en 1990 à 41% en 2015
    • Dans 46 pays, les femmes occupent aujourd’hui plus de 30 % des sièges dans au moins une chambre du Parlement national
    • En Asie du Sud, le risque de se marier chez l’enfant a diminué de plus de 40% depuis 2000.
    • Les taux de mutilations génitales féminines chez les filles âgées de 15 à 19 ans dans les 30 pays où la pratique est concentrée sont passés de 1 fille sur 2 en 2000 à 1 fille sur 3 en 2017.

    Pour agir : https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/takeaction/ Un guide« des paresseux » pour changer la planête. disponible aussi en pdf https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/wp-content/uploads/sites/4/2018/12/LazyPersonGuide_flyer_FRENCH.pdf

  • ▶️ Environnement

    (en cours de préparation)

    Les enfants, les jeunes et les femmes sont souvent exclu·es des processus décisionnels, iels ne sont pas ou peu représenté·es politiquement. Cette situation est particulièrement préoccupante pour celles et ceux qui font partie de groupes sociaux vulnérables et défavorisés. Dans les pays en développement, la justice environnementale est une préoccupation majeure, car les projets agricoles, industriels et d'infrastructures de grandes envergure portés par des multinationales ou des gouvernements peu soucieux de l’environnement, ne font pas toujours l'objet de contrôles stricts en termes d'impact environnemental et social.

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    Comme le montre l'OCDE, l'organisation internationale d'études économiques, dans son rapport sur "les femmes et le mouvement en faveur de l’environnement, les femmes et les enfants sont parmi les plus touchées par le changement climatique, du fait de leurs rôles au plus près de la gestion des ressources naturelles et leur dépendance économique vis-à-vis de l’environnement dans de nombreux pays que ce soit via la collecte de l’eau, de la pêche ou de l’agriculture. Ces activités étant toutes très sensibles aux conséquences dût du réchauffement climatique, aux inondations et autres catastrophes naturelles.

    De nombreux/euses activistes des droits l'Humain·es lié·es à l'environnement, souvent des femmes, continuent également à être persécuté·es, harcelé·es, voir tué·es dans de nombreux pays. Cette volonté politique de maintenir la parole des femmes en dehors des discussions et des décisions politiques liées à l'environnement démontre une forte résistance aux changements et entrave la mise en place de politiques efficaces et un changement de cap nécessaire tant en matière d’égalité que de lutte contre le réchauffement climatique.

     

    Face à ces enjeux, l'écoféminisme émerge comme un courant de pensée essentiel pour aborder simultanément les enjeux des inégalités de genre et luttes environnementales. En combinant les concepts de féminisme et d'écologie, l'écoféminisme met en lumière les liens profonds entre la domination de genre et l'exploitation de la nature. L'une des contributions majeures de l'écoféminisme réside dans sa capacité à remettre en question les schémas de pensée patriarcaux qui sous-tendent les systèmes économiques et politiques actuels. Il met en évidence comment les formes de domination, qu'elles soient exercées sur les femmes ou sur la nature, sont interconnectées et se renforcent mutuellement. Par exemple, la tendance à exploiter et à dégrader la nature est souvent associée à l'exploitation et à l'oppression faites aux femmes et aux enfants.

    Pour aller plus loin : C’est quoi L’écoféminisme ? un court documentaire Arte https://www.arte.tv/fr/videos/088128-004-A/kreatur-n-8/

    En utilisant une approche intersectionnelle, l'écoféminisme reconnaît également que les femmes, en particulier celles des communautés marginalisées, sont les plus touchées par les conséquences du réchauffement climatique. Les femmes sont souvent en première ligne face aux catastrophes environnementales et aux pénuries de ressources, et elles sont également les principales gardiennes des connaissances traditionnelles en matière de gestion durable de l'environnement.

    L'écoféminisme propose donc une vision holistique qui intègre la justice sociale, la lutte contre les inégalités de genre et la protection de l'environnement. Il encourage un changement de paradigme vers des pratiques durables, une économie solidaire et une répartition équitable des ressources.

    En utilisant une approche intersectionnelle, l'écoféminisme reconnaît également que les femmes, en particulier celles des communautés marginalisées, sont les plus touchées par les conséquences du réchauffement climatique. Les femmes sont souvent en première ligne face aux catastrophes environnementales et aux pénuries de ressources, et elles sont également les principales gardiennes des connaissances traditionnelles en matière de gestion durable de l'environnement.

    L'écoféminisme propose donc une vision holistique qui intègre la justice sociale, la lutte contre les inégalités de genre et la protection de l'environnement. Il encourage un changement de paradigme vers des pratiques durables, une économie solidaire et une répartition équitable des ressources.

  • ▶️ Politique

    (en cours de préparation)

    Les femmes sont sous-représentées dans les sphères politiques et décisionnelles, ce qui limite leur participation à la formulation des politiques et la résolution des problèmes sociaux. L'instabilité politique et les conflits peuvent galement avoir un impact disproportionné sur les femmes, qui subissent des violences sexuelles, des déplacements forcés et des pertes de droits fondamentaux. La résistance aux changements politiques et à l’adoptions de lois égalitaires dans de nombreux pays, exclue les femmes des processus politiques et de prise de décision, ce qui limite leur influence et leur capacité à faire valoir leurs droits. L'absence de représentation politique équilibrée et de voix féminines dans les institutions démocratiques contribue à perpétuer les inégalités et à renforcer les structures patriarcales existantes.

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    https://www.unwomen.org/sites/default/files/Headquarters/Attachments/Sections/Library/Publications/2021/Women-in-politics-2021-fr.pdf : Carte UIP-ONU Femmes sur les femmes en politique. Cette carte met en évidence une nette persistance des inégalités entre les sexes en politique.

    La inégalités de genre en politique s’appuient sur des mécanismes structurels et individuels qui vont faire croire à la naturalisation des rôles subalternes pour les femmes. Cependant, il est essentiel de promouvoir l'égalité des genres dans les sphères politiques et de donner aux femmes la possibilité de participer pleinement aux processus de prise de décision. Cela implique derenforcer la représentation des femmes, de promouvoir leur leadership et demettre en place des politiques garantissant leur participation égale etsignificative.

    En France, dans son rapport annuel sur l'état du sexisme de 2020, le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) soulignaitla faible représentation des femmes en politique et préconisait des mesures drastiques. Tout comme ONU Femmes, le HCE, aboutit aux conclusions que le monde politique demeure un entre-soi masculin, malgré des avancées liées plus aux contraintes légales qu’à autre chose :

    • 84 % des maires et 92 % des présidents d'intercommunalité sont des hommes, la politique locale reste un domaine où perdure l’image du patriarche.
    • Au sein des directions des partis politiques même bilan, de gauche comme de droite ce sont les hommes qui prennent la place et ne la cèdent pas.

    Toujours dans le rapport de 2020, le HCE indique la persistance decomportements sexistes dans le monde politique, tels qu’un temps inférieur de tempsde parole accordé aux députées à l'Assemblée nationale. De plus, les agressions sexistes et sexuelles, verbales ou physiques, sont présentes dans le monde politique, touchant également les élues locales. Plus de 40,1 % des femmes élues locales déclarent subir des comportements sexistes, dont 83 % proviennentde collègue élu.

    Sur ce qui est des portefeuilles portés par les femmes élues, là encore les femmes politiques continuent d’être assignées à des thématiques "féminines" comme par exemple, les affaires sociales et à la culture, tandis que les délégations aux finances sont majoritairement occupées par des hommes.

    Que ce soit en local ou mondial, il y a un enjeu important à ce que les femmes prennent la place et augmentent leur représentativité. En effet, comment imaginer faire bouger les lignes des politiques publiques, desreprésentations genrées et des inégalités en droit si les gouvernants n’arriventpas à sortir d’anciens schémas patriarcaux.

    Pour aller plus loin : https://www.unwomen.org/fr/news/stories/2021/3/press-release-women-in-politics-new-data-shows-growth-but-also-setbacks

     

    Pour aller plus loin :

     

    RAPPORT sur la pauvreté des femmes en Europe | A9-0194/2022 | Parlement européen (europa.eu)

     

    4. Les femmes et le mouvement en faveur de l’environnement | Égalité femmes-hommes et environnement : Accumuler des connaissances et des politiques pour atteindre les ODD | OECD iLibrary (oecd-ilibrary.org)

     

    C’est quoi l’écoféminisme ? - Kreatur #8 - Regarder le documentaire complet | ARTE

  • Pour aller plus loin :